L’archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo, a appelé les autorités congolaises et les hommes politiques à ne pas tuer leurs concitoyens, et tous les Congolais à s’opposer à la révision de la loi électorale qui permettrait au président Joseph Kabila de se maintenir au pouvoir.
Nous (…) lançons vivement cet appel: arrêtez de tuer votre peuple, écrit l’archevêque , dans un communiqué reçu mercredi par l’AFP, au troisième jour de violences meurtrières dans la capitale de la République démocratique du Congo (RDC).
Ces derniers jours, Kinshasa est dans un état de siège incompréhensible. La population est en révolte. Certains hommes politiques, avec les forces de l’ordre, sèment la désolation et créent l’insécurité générale. Nous stigmatisons ces agissements qui ont causé mort d’homme, précise le communiqué.
Ces violences meurtrières ont fait cinq morts selon les autorités, un bilan qui atteint 28 morts, selon une organisation congolaise de défense des droits de l’homme.
L’archevêque Monsengwo condamne également le projet de révision de la loi électorale en cours d’examen au Parlement, susceptible de permettre au président congolais Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, de rester plus longtemps à la tête de l’Etat.
Nous désapprouvons et condamnons toute révision de la loi électorale qui prolongerait illégalement les échéances électorales de 2016, date prévue des prochaine législatives et présidentielle.
Nous appelons notre peuple à rester vigilant pour s’opposer par tous les moyens légaux et pacifiques à toute tentative de modification des lois essentielles au processus électoral, écrit le prélat, appelant aussi à éviter tout pillage.
La RDC reste un pays très largement chrétien et plus de 40 % de la population est catholique. Le cardinal Monsengwo jouit d’un grand prestige dans le pays pour avoir joué un rôle majeur lors de l’ouverture démocratique de la décennie 1990. Seule institution réellement présente sur l’ensemble du territoire, l’Eglise catholique assure de nombreux services publics (Santé, éducation), là où l’Etat est absent.
AFP
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