La proposition du département sud-africain de l’éducation de base envisage de distribuer des préservatifs dans les écoles primaires et secondaires dans le cadre de l’initiative du gouvernement pour réduire la prévalence du virus VIH est au centre d’une grande controverse dans le pays.
Désemparé face au fort taux de prévalence de VIH/Sida au sein de la population jeune composée majoritairement par les jeunes, le ministère sud-africain de l’éducation de base a proposé la distribution gratuite des préservatifs dans les écoles. Il s’agit d’un Projet de politique nationale intégrale contre le VIH, les MST (maladies sexuellement transmissibles) et la tuberculose (TB).
Elijah Mhlanga, le porte-parole du département de l’éducation de base a expliqué lundi que cette proposition avait été avancée en considérant qu’un grand nombre d’élèves sont porteurs du VIH.
Les statistiques du Conseil de recherche en sciences humaines d’Afrique du Sud (HSRCSA) montrent que la prévalence du VIH parmi les jeunes âgés de 15-24 ans a reculé de 10,3% en 2005 à 7,3% en 2012.
Avec plus de 400.000 nouvelles infections du VIH en 2012, l’Afrique du Sud arrive en première place pour l’incidence du VIH dans le monde, indique une enquête du HSRCSA.
La population dispose de 21 jours pour réagir à cette proposition. Si cette proposition obtient l’aval du public, des enfants pourront recevoir des préservatifs à l’école à partir de 10 ans et de classes équivalentes au CM1 ou CM2.
Réagissant à cette proposition, le Conseil des églises d’Afrique du Sud (SACC) pense que la proposition envoie un mauvais signal aux jeunes enfants.
« Il est essentiel que le gouvernement réponde au problème de la prévalence du VIH/sida parmi les élèves en éduquant les enfants sur les problèmes de sexualité mais pas en distribuant des préservatifs », a déclaré André Bartlett, membre du SACC.
L’évêque de Pretoria, Titus Gumede, abonde dans le même sens et indique que la distribution de préservatifs ne résoudra pas le problème de la forte prévalence du virus VIH et du sida en Afrique du Sud.
« L’absence de messages adéquats et pertinents sur le VIH à l’adresse des jeunes filles était un facteur important expliquant la forte prévalence du VIH chez les élèves », a estimé Matebogo Mampani, spécialiste de la formation et du développement au sein de Soulcity, une institution qui travaille avec les communautés pour éviter l’infection du VIH.
Mais la proposition est une « révolutions positive » pour Khomotso Anderson, porte-parole de LoveTeens, une organisation qui s’occupe des jeunes et des enfants.
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