L'organisation de défense des droits de l'homme, Amnesty International, appelle à des poursuites contre des officiers de l'armée nigériane, en relation avec la lutte contre la secte Boko Haram.
Amnesty accuse l'armée de s'être livrée à des faits de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité, en procédant à des exécutions extra-judiciaires de combattants du groupe Boko Haram.
Dans un rapport, l'ONG indique qu'au cours de ces quatre dernières années, plus de 7.000 hommes et jeunes garçons sont morts alors qu'ils étaient détenus par l'armée.
Ce n'est pas la première fois qu'Amnesty International et d'autres groupes de défense des droits humains accusent l'armée nigériane de nombreuses atrocités dans la lutte contre Boko Haram.
Jusque-là, l'ONG ne donnait pas les grades des militaires épinglés. Cette fois-ci, dans son rapport, Amnesty cite des officiers supérieurs : des généraux et des brigadiers-généraux.
L’organisation demande que les officiers mis en cause soient entendus pour assassinat, torture et disparition forcée.
L'ONG estime que ces hauts gradés de l’armée devraient être soit interrogés pour crimes de guerre présumés commis par eux-mêmes ou pour leur responsabilité indirecte dans des violations perpétrées par leurs subordonnées.
Le rapport intitulé "Etoiles sur leurs épaules, du sang sur leurs mains" soutient aussi qu'en réponse aux attaques de Boko Haram dans le nord-est du Nigéria, 20 000 personnes, des jeunes hommes et garçons, ont été arrêtés.
Dans certains cas, indique encore le rapport, ils ont été délibérément affamés.
Depuis Mars 2011, plus de 7.000 d'entre eux auraient péri pendant leur détention militaire.
Amnesty affirme que plus de 1.000 autres ont été tués illégalement.
L'organisation des droits humains appelle le président nouvellement élu du Nigeria, Muhammadu Buhari, à mettre fin à ce qu'elle appelle la culture de l'impunité dans les forces armées.
L'armée nigériane et le gouvernement n'ont pas encore réagi à ce nouveau rapport.
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