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En République démocratique du Congo, cela fait plus d'un an et demi que le territoire de Beni est en proie à des massacres attribués aux rebelles ougandais ADF et ce malgré des opérations répétées de l'armée congolaise ou des interventions même de la Mission onusienne. Depuis ce mercredi, la société civile à Beni a décrété trois journées ville morte. Au Sud-Kivu, elle prépare pour vendredi une journée de deuil et appelle la population à porter des vêtements noirs et le hashtag #jesuisBeni envahit les réseaux sociaux. Dans le même temps, l'armée congolaise et la Monusco ont annoncé une nouvelle opération samedi dernier, l'opération Usalama.


Jamais depuis la défaite du M23, il n'y a eu un tel degré de coopération, une telle puissance de feu, affirme-t-on à la fois du côté de la Monusco et des FARDC. Pas de changement de l'état-major congolais à Beni, mais des unités permutées, des régiments relevés, du sang neuf pour plus d'efficacité, dit-on du côté de l'armée congolaise. Du côté Monusco, les drones, les hélicoptères, des forces spéciales avec de nouveaux contingents et d'importants moyens logistiques. « Il faut bien reconnaître qu'on a une part de responsabilité dans le fait de ne pas avoir su éviter ces massacres », admet un officiel onusien.

Les deux forces assurent qu'il y a déjà des résultats, des ADF tués, des positions reprises sans plus de précisions pour le moment. C'est l'armée congolaise qui a le monopole de la communication, l'une des conditions posées par Kinshasa à la reprise de la coopération. Mais pour l'expert sur le Congo, Jason Stearns, pour que cette opération soit un succès, il faut bien connaître son ennemi. Or, deux rapports ont remis en cause la version officielle de l'armée congolaise et de la Monusco et affirment que des miliciens et même des militaires congolais pourraient être impliqués dans ces tueries. Selon ce chercheur, plus que jamais, il faut une approche politique, mais aussi, comme le Conseil de sécurité de l'ONU l'ordonne dans sa dernière résolution, une enquête approfondie sur ces massacres.

RFI

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