Lambert Mende Omalanga, ministre sortant de la Communication et des médias et président de Convention des Congolais Unis (CCU) a sévèrement critiqué Etienne Tshisekedi à travers une tribune titrée “Tshisekedi n’a pas changé” dans laquelle il décrit le caractère « irrationnel » de l’action ce dernier et dit douter d’un quelconque apport positif de la part du chef de l’UDPS.
À travers différents épisodes des l’histoire, Lambert Mende expose les éléments qui , selon lui, permettent de mettre en doute la volonté du président de l’UDPS de rechercher une solution heureuse à la crise congolaise. Se basant sur la dernière polémique au sein de Rassemblement au sujet des contre-propositions déposées auprès de la CENCO, il dit s’être rappelé les circonstances du départ de son parti de l’Union Sacrée.
« Cette polémique m’a rappelé les circonstances du départ de mon parti de l’Alliance avec l’Union sacrée de l’opposition qu’animait M. Tshisekedi en 1995. Désigné par ce dernier avec quatre collègues pour accompagner son alter ego, Kibassa Maliba, à une négociation avec Mobutu à Gbadolite en vue de son retour à la Primature, je l’entendis nous faire porter peu après, et de manière fallacieuse, la responsabilité de cette initiative (« je ne les ai pas mandatés. Interpellez-les ! ») lors d’un meeting alors qu’il nous avait chaleureusement félicité en sa résidence à notre retour quelques jours avant que Mobutu ne lui fasse faux bond. Pris à partie par ses lieutenants, nous n’échappâmes au lynchage que grâce à la garde civile. »
Pour Lambert Mende, Étienne Tshisekedi est resté le même 20 ans plus tard. La polémique au sein du Rassemblement est pour lui une preuve que ce dernier demeure celui qui crée les incidents pour accéder aux affaires ou lorsqu’il n’y arrive pas.“Vingt ans après, cette polémique illustre que rien n’a changé : M. Tshisekedi est resté l’homme qui crée des incidents lorsqu’il veut accéder aux affaires, les crée lorsqu’il y accède et continue de les créer lorsqu’il n’y arrive pas ou en est évincé. Son intransigeance prend appui sur le respect de la Constitution. Mais son action juxtaposée aux différentes constitutions de la RDC démontre le contraire », assène le ministre qui cite en exemple différentes situations dont 1965 où Tshisekedi entre au gouvernement alors que le président Mobutu avait suspendu la constitution.
“Alors que Mobutu, coincé par des conférenciers survoltés avait avalisé son accès à la tête du gouvernement, ses quatre passages éphémères à la tête de l’exécutif entre 1991 et 1997, seront caractérisés par des controverses futiles et souvent stériles.”, a renchéri sans ménagement le ministère.
Le président de CCU a accusé Étienne Tshisekedi d’être le responsable des pillages de 1991 à cause de la démonétisation qu’il qualifie d’irréfléchie des fameux billets de 5 millions de nouveaux Zaïre que des militaires avaient déjà reçus en solde. Il expose en outre de nombreux méfaits qu’il met sur le compte du Sphinx de Limete.
« Chef du gouvernement, il plaide pour la suspension de l’aide extérieure, incite aux pillages par une démonétisation irréfléchie des billets de banques perçus comme solde par les militaires, paralyse l’économie par des « villes mortes » pour un oui ou un non dans ses relations tumultueuses avec Mobutu, se lance dans une guerre de clans dans son parti, diabolise ses alliés (Ileo, Kengo) ainsi que les « facilitateurs » (Mgr Monsengwo, l’Algérien Brahimi, le Sénégalais Abdoulaye Wade) ».
Pour toutes ces raisons et tant d’autres, Lambert Mende qui a reconnu que Tshisekedi est son aîné et Premier ministre du gouvernement dans lequel il a fait ses premiers pas comme ministre, a néanmoins conclu en affirmant qu’il se permettait de douter de l’apport positif quelconque de ce dernier à la recherche d’une solution heureuse à la crise que connaît la RDC actuellement.
Jacques Kini
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