Chaque jour ou presque une nouvelle voix s'élève pour dénoncer les massacres de civils qui se multiplient dans l'est de la RDC. Mardi 17 mai, c'est le Dr Denis Mukwege, le célèbre gynécologue connu pour son action en faveur des femmes victimes de violences sexuelles, qui a réagi dans un communiqué à la tonalité très politique. Il dénonce les tentatives de « glissement du calendrier électoral » et appelle à un « changement radical » de système en République démocratique du Congo. Un réquisitoire sans concession.
Le docteur Denis Mukwege dit d'abord toute son indignation. « Les images de ces atrocités de masses sont insupportables, écrit-il. Des femmes enceintes éventrées, des bébés mutilés, des êtres humains ligotés et égorgés à l'arme blanche. »
« Les Congolais sont exaspérés, meurtris, humiliés », poursuit le docteur et selon lui, ils « se mobilisent pour parvenir au changement tant attendu ».
« Changement radical »
Car au-delà de l'indignation, le docteur Mukwege adresse un message politique aux autorités. Il les accuse d'être en train d'organiser « une impasse politique » en préparant « un glissement » du calendrier électoral. Glissement « extrêmement dangereux » à ses yeux.
Le gynécologue cite notamment la récente « bataille » d'interprétation de la Constitution qui pourrait in fine permettre au président de rester pouvoir au-delà de son mandat. Une « manœuvre dilatoire », dénonce le docteur « ayant pour objectif de perpétuer un chaos organisé » dans le but de préserver « les privilèges de quelques proches du pouvoir ».
Il appelle donc à un « changement radical » de système et reproche enfin à la communauté internationale son inaction, l'accusant d'avoir trop longtemps sacrifié la justice sur l'autel de la paix. Et de déplorer : A ce jour, « nous n'avons ni la justice ni la paix ».
Mi-mars déjà, le docteur Mukwege avait accusé les autorités de multiplier les manœuvres en vue de retarder les élections au-delà des délais prévus par la Constitution.
RFI
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