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Vers 16h30, heure locale, un calme précaire regagnait l'Université de Kinshasa, théâtre d'affrontements  d'une rare violence opposants des manifestants aux forces de l'ordre toute la journée du mardi 20 septembre. Le bilan matériel est très lourd.



Mardi 20 septembre 2016, à la suite d’une journée particulièrement meurtrière du lundi 19 septembre, l’opposition avait appelé à des nouvelles manifestations sur toute l’étendue de la République démocratique du Congo.  A la « colline inspirée » de l’Université de Kinshasa, des centaines d’étudiants ont alors décidés de descendre dans la rue.

Tôt vers 08h15 du matin, ils ont quitté l’Église Notre Dame de la Sagesse, au coeur de cette université créée en 1954 sous la colonisation belge, pour se diriger vers l’Intendance générale, porte de sortie menant vers le Rond-point Ngaba, banlieue populaire de la commune de Ngaba, au centre de la capitale congolaise.

Là, devant la barrière, surveillée habituellement par deux gardes universitaires, une meute de policiers les attendaient. Boucliers de protection, matériels anti-émeutes… tout est prêt, avec un message visuel clair: « vous ne passerez pas« ! S’en suivent des « négociations » entre des représentants des étudiants avec ceux de la Police.

15 minutes, plus tard, la première escarmouche éclate. « On ignore qui a commencé » déclare un témoin au Reporter de Politico.cd



Jusqu’à 12h, ces échauffourées ne faibliront pas. Aux gaz lacrymogènes de la Police nationale, des étudiants répondent par des jets de pierres, saccageant quelques bâtiments publics, stations service et autres.

Sur place, le point sur la situation avec notre Reporter Jean-Hilaire Shotsha à 13h.

Débordée, la Police nationale n’aura finalement pu rien faire. Ces jeunes étudiants épaulés par des habitants des quartiers voisins, sont déterminés à «  demander au président Joseph Kabila de quitter le pouvoir« , faute d’élection présidentielle censée avoir lieu le 19 septembre dernier.

De ces affrontements, aucun bilan n’est encore connu. Nos reporters ont pu identifier plusieurs blessés et un mort par « balle perdue« , une femme enceinte, d’une trentaine d’années.

A  16h, un calme précaire régnait, avec un constat amer: d’innombrables dégâts matériels. Les deux stations service de l’université étaient par terre, tout a été saccagé: groupe électrogène, meubles… et même le coffre a été emporté.

« Les habitants des environs se joignent aux étudiants, alors que des policiers en profitent pour piller du carburant, ces derniers se disputent le coffre fort de la station avec des étudiants« , explique Jean Shotsha notre Reporter sur place.

La Banque Internationale pour l’Afrique au Congo  (BIAC) a vu son agence se faire dévaliser.

« C’est des Policiers qui ont opéré les casses, emportant tout« , affirme un étudiant. Impossible d’en savoir la vérité, alors que les autorités universitaires ont refusé de réagir à la situation. Du côté de la Police on affirme que les forces de l’ordre ont été « professionnels« , faisant face à une « bande de pillards« .

Les « étudiants » n’auront finalement pas pu passer la barrière. La marche a été écourtée, comme un peu partout à Kinshasa, dans une journée qui s’annonce encore meurtrière.

Politico

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