Le collectif Filimbi et la LUCHA d'un côté, Martin Fayulu de l'autre, les opposants rappellent, malgré le Dialogue de la CENCO, au président Joseph Kabila le compte à rebours vers le 19 décembre.
A Bukavu, capitale du Sud-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo, le mouvement citoyen FILIMBI poursuit sa mobilisation dans le cadre de la campagne « Bye bye Kabila », une initiative pour rappeler à la population le départ du président Joseph Kabila au 19 décembre, tel que l’exige la Constitution.
Arborés des T-Shirt blancs où on peut lire « Bye bye Kabila » de face, ces jeunes activistes ont été suivi ce samedi 10 décembre par plusieurs dizaines des habitants, malgré la traque des forces de l’ordre et de services de sécurité.
Un peu plus au nord, à Goma, signale notamment Human Rights Watch, les agents du renseignement militaire ont arrêté jeudi l’activiste de LUCHA Justin Mutabesha, juste après la confiscation par des agents d’immigration d’un carton de T-shirts LUCHA et ont détenu le jeune homme qui s’était rendu en Ouganda pour les imprimer et les livrer. Selon les activistes de LUCHA, les T-shirts disaient « LUCHA – Lutte pour le Changement » sur le devant et « #FreeLUCHA » au dos. Mutabesha reste détenu à la prison du renseignement militaire T2, sans accès à son avocat, tandis que l’on ignore où se trouve le jeune homme qui a livré les T-shirts.
« Trois autres activistes de LUCHA, Jacques Muhindo, Fiston Dunia, and Glody Ntambwe arrêtés à Goma le 24 octobre après avoir dénoncé le « dialogue national », restent en détention à la prison centrale« , renseigne l’organisation internationale qui défend les libertés individuelles et les droits de l’homme.
Au début du mois de novembre, le Ministre de l’Intérieur est revenu à la charge dans une circulaire dans laquelle il exige des gouverneurs la fermeture de toutes «les ONG sans personnalité» juridique. Cette nouvelle demande faisait suite à une autre, lancée il y a plus d’un an, aux gouverneurs des provinces d’inventorier toutes les ONG ouvrant sur leurs territoires et d’interdire toutes celles qui n’auraient pas de personnalité juridique, au moment de la visite mouvementée des responsables de «Y’en a marre» sénégalais et «Balai citoyen» burkinabè, avec dans son collimateur les deux mouvements citoyens Lucha et Filimbi.
CENCO vs 19 décembre
Pendant ce temps, à Kinshasa, c’est les opposants congolais qui prennent la relève pour mobiliser en faveur du départ du président Kabila. Le Peuple au Service de la Nation (PSN), un parti de l’opposition, s’est joint samedi matin à cette campagne, en lançant une descente dans plusieurs universités Kinoises.
Par ailleurs, alors que s’est ouvert des discussions directes entre les acteurs socio-politiques sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), l’opposant Martin Fayulu a tenu à rappeler le « compte à rebours » qui court jusqu’à l’expiration du mandat du président Kabila, le 19 décembre.
« Le dialogue inclusif a commencé, mais n’ oublions pas le compte à rebours. Il est important que nous apprenions à respecter la Constitution« , a dit le président de l’Ecidé via son compte Twitter.
Le dialogue inclusif a commencé, mais n' oublions pas le compte à rebours. Il est important que nous apprenions à respecter la Constitution. pic.twitter.com/zvln3S5AUF— Martin Fayulu (@MartinFayulu) 10 décembre 2016
Ce dialogue justement, qui est suspendu jusque mardi prochain s’est mal embarqué, avec le départ du Mouvement de Libération du Congo de Jean- Pierre Bemba et plusieurs divergences entre les participants, parfois même chez les opposants. En attendant un miracle, la date du 19 décembre continue de hanter les populations congolaises comme jamais.
@LitsaniChoukran & Partenaires
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