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La ville de Kinshasa est étrangement calme pour un jour ouvrable en ce lundi 3 avril.



Aucun transport presque sur les principaux artères qui mènent notamment en ville.
Les arrêts de bus sont déserts: les taxis n’y sont pas. Là où il y en a, ils se comptent sur les bouts de doigts. Et le prix de la course est hors de portée.
Si les taxis se font rares. Les moto-taxis sont un peu visible.

Cependant, aucun parent n’a osé envoyer ses enfants à l’école. Tous les établissements scolaires presque sont fermés.

La circulation est d’une fluidité exceptionnelle, signe que le nombre de véhicules en circulation est très faible.
Les boulevards Lumumba et 30 Juin, les avenue By-Pass, Huileries, Flambeau, Poids Lourd et 24 Novembre notamment sont caractérisés par un trafic quasi inexistant.


C’est le constat fait à 9 heures 30 à Kinshasa par les reporters de 7SUR7.CD.

D’autres se sont aventurés au Marché central, et ont remarqué que les commerces étaient fermés.

Les Administrations publiques tournent au ralenti faute de personnel.
Les primes ou les sanctions promises aux fonctionnaires en cas d’absence ou de présence sur les lieux du travail n’y ont rien fait. Les bureaux sont désespérément vides selon un fonctionnaire de la Fonction Publique à la Place Golgotha.

Seuls quelques cadres qui habitent à proximité de la ville ou qui disposent de leurs propres véhicules se sont rendus au travail, dit-il.

Même alors, ils vont se tourner les pouces car les usagers de service public faute notamment des moyens de transport sont restés à la maison, conclut-il.

La plupart des commerces, des étals et des magasins aussi n’ont pas ouverts dans la plupart des quartiers. C’est le cas à la Plage dite Victoire, au Rond Point Ngaba, à la Place commerciale Kintambo Magasin.

Si la population est discrète contrairement aux jours normaux où les rues grouillent de monde, la police elle est visible.
Elle a été déployée en nombre dans les principaux carrefours de la ville pour prévenir d’éventuels troubles à l’ordre public.
Mais elle se tourne les pouces car les rues sont vides. Même sinon signale ça et là quelques pneus brûlés sur la chaussée.
Elle aura du pain sur la planche le 10 avril, jour prévu par le Rassemblement pour organiser une marche dont le point de chute est le Palais présidentiel.

La grève générale de ce lundi est un succès.
Cette réussite conforte le leadership de Félix Tshisekedi, nouveau chef de l’opposition à la tête du Rassemblement après le décès de son père le 1 et février.
L’autre leçon, c’est la légitimation de l’aile du Rassemblement dirigé par Félix Tshisekedi, secondé par le G7 Pierre Lumbi.

Il vient de démontrer que la rue est avec lui. La population dégoûtée par l’échec des Négociations directes et déprimée par les détérioration de son pouvoir d’achat, a suivi le mot d’ordre de l’opposition. D’autres personnes ne sont pas sortis par prudence sans partager l’avis du Rassemblement.
En tous les cas, la première ville morte décrétée par Félix Tshisekedi est un succès. La population l’a suivi.

Et ça en politique c’est une arme redoutable.
Une arme qui a fait de Étienne Tshisekedi l’opposant le plus redoutable de tous les régimes qui se sont succédés à la tête du pays.
Une autre leçon est non de moindre à tirer de ce succès politique, doit provenir du président Kabila.

Alors qu’il débute ses consultations pour dénouer la crise née de la non application de l’Accord du 31 décembre 2016, consultation boudée par le Rassemblement, il doit tenir compte de la nouvelle légitimé populaire qu’incarne désormais Félix Tshisekedi Tshilombo.

La journée ville de ce lundi sonne comme un énième avertissement à un régime qui pense avoir la baraka avec la mort de Tshisekedi, le départ de Obama et bientôt celui de Hollande.
Kabila joue la montre. Mais ceci est un jeu dangereux.

Alphonse Muderhwa

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