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La boîte noire de l’A320 de la Germanwings a commencé à révéler ses premières informations. Selon les enregistrements qu'elle contient, l’un des deux pilotes a quitté le cockpit et n’est pas parvenu à y retourner avant le crash. La seconde boîte noire est toujours recherchée. Ce jeudi, les familles des victimes seront accueillies sur le site de l’accident.

L’un des deux pilotes de l’Airbus A320 de la compagnie Germanwings qui s’est abîmé mardi 24 mars avec 150 personnes dans les Alpes françaises, était coincé à l’extérieur du cockpit pendant la chute de l’appareil. C’est ce qu’indique la première boîte noire, le Cockpit Voice Recorder (CVR) qui enregistre les conversations et les sons du poste de pilotage.

« Au début du vol, on entend l'équipage parler normalement, puis on entend le bruit d'un des sièges qui recule, une porte qui s'ouvre et se referme, des bruits indiquant qu'on retape à la porte, et il n'y a plus de conversation à ce moment-là jusqu'au crash », a indiqué une source proche de l’enquête qui a eu accès à ces enregistrements.

On ignore qui du commandant ou du copilote était à l’extérieur du cockpit ni pour quelles raisons l'un d'entre eux a quitté le poste de commandement, mais tous deux s’exprimaient en allemand. Selon cette même source, l’enregistrement permet d’entendre les alarmes indiquant la proximité du sol. Ces éléments confirment une information révélée par le New York Times qui cite l’un des enquêteurs. « On peut entendre qu’il essaie de défoncer la porte », précise ce dernier. Depuis les attentats du 11 septembre 2001, le cockpit est verrouillé de l’intérieur pour éviter des détournements d’avion.

Concernant le copilote, la compagnie aérienne allemande Lufthansa, société mère de la filiale Germanwings, a fait savoir jeudi qu'il avait été recruté en 2013 et comptait 630 heures de vol.

La seconde boîte noire, qui détient les données techniques de vol, demeure introuvable. Son enveloppe a été repérée, mais l'engin lui-même est toujours activement recherché. C'est un objectif prioritaire pour les équipes sur place, tout comme la recherche des corps des passagers qui a repris jeudi matin. Une dizaine d'hélicoptères, environ 600 gendarmes et policiers et une douzaine de médecins légistes sont engagés dans cette recherche. Des fanions sont déposés à l'endroit où les dépouilles sont découvertes avant de procéder à l'hélitreuillage.

Une opération délicate dans une ravine très inclinée, quasiment inaccessible et extrêment glissante en raison des récentes pluies. Les médecins légistes dépêchés de Marseille ne sont pas aguerris à ce type de conditions. Ce travail de rapatriement des corps puis des débris devrait ainsi s'étendre sur plusieurs semaines.

Le procureur de la République de Marseille doit faire le point sur les avancées de l'enquête, à l'occasion d'une conférence de presse prévue ce jeudi à 12h30.

Les familles des victimes attendues en France

Les familles des victimes de l'accident sont attendues ce jeudi dans les Alpes de Haute-Provence. Elles atterriront à Marseille avant de gagner par la route Digne-les-Bains où un dispositif d'accueil a été mis en place pour les recevoir. Les maires des communes des alentours ont dégagé jusqu'à 900 places d'hébergement pour les accueillir.

Selon le porte-parole régional de la Lufthansa à Düsseldorf, Wolfgang Weber, contacté par l'envoyée spéciale de RFI Stefanie Schuler, un premier avion Lufthansa est parti jeudi matin à 8h40 en direction de Marseille. A son bord une « cinquantaine de membres de familles des victimes accompagnés par un dispositif important de psychologues et de médecins allemands de la cellule de crise ».

Un deuxième avion spécial, cette fois de la compagnie Germanwings, a décollé à 9h40 transportant une trentaine de parents de l'équipage mort dans le crash. Eux aussi sont accompagnés par presque autant de psychologues et de médecin. A Marseille, les Allemands rejoindront les proches des victimes espagnoles, partis jeudi à 8h45 avec un avion Lufthansa depuis Barcelone.

C'est dans le Palais des congrès, un grand bâtiment situé à l'écart du centre-ville de Digne-les-Bains, que les proches des défunts seront accueillis, dans un premier temps. Un espace de décompression où les attendent plusieurs dizaines de bénévoles de la Croix Rouge.

« On a de quoi distribuer du café, de la nourriture. Nous avons des lits si des familles veulent s’allonger ou si elles arrivent dans la nuit. On les attend, on est prêts », expliquait hier soir Séverine, une bénévole, aux envoyés spéciaux de RFI.

Réconfort matériel, dans un premier temps, puis réconfort moral. Des interprètes et des psychologues seront également là pour aider les familles. « Ces gens ont besoin d’écoute dans un premier temps. Dans un deuxième temps, ils ont besoin qu’on leur montre qu’on est là, explique un autre bénévole. Parce que c’est une période très dure à traverser mais il faut leur montrer qu’ils ne sont pas seuls, qu’il y a d’autres personnes malheureusement qui sont dans cette situation. Evidemment ils ont besoin de s’exprimer, ils ont besoin d’exprimer leur tristesse, qu’ils sont en colère, qu’il y a des interrogations. Du coup, ce sera un grand travail d’écoute pour nous. »

Les familles pourront rester autant de temps qu'elles le souhaiteront dans ce premier centre d'accueil. Il faudra ensuite reprendre la route. Une route de montagne cette fois qui les mènera aux villages du Vernet et de Seyne-les-Alpes, au plus près du drame.

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