Malgré l’appel au calme lancé par le gouvernement et le renforcement de la présence de la police, la majorité des commerces indiens de Kinshasa sont restés fermés ce vendredi 8 juillet. Un fait divers est à l’origine de cette tension : en Inde, une Congolaise a été assassinée par son mari indien. Pendant deux jours, autour du marché central de Kinshasa, des Congolais s'en sont pris aux commerces indiens, forçant la police à intervenir. Ce n’est que sous protection policière que certains magasins sont parvenus à ouvrir.
C’est dans la cour d'un immeuble que des Indiens se sont réfugiés. S’ils refusent de s'exprimer au micro, l'un de leurs employés congolais explique leurs craintes : « Ils ont peur des Congolais, car ils sont en colère. En Inde, ces choses-là sont arrivées à plusieurs reprises, il y a eu des agressions et des meurtres, et les Congolais sont tous en colère. On est humains comme eux, on a le droit de vivre dans leur pays comme ils vivent aussi chez nous. »
Hors micro, un employé indien dit comprendre l'émoi de la population congolaise, mais rappelle que certains, comme lui, habitent à Kinshasa depuis plus de 20 ans.
A l'extérieur, des commerces ouvrent sous surveillance de la police. « Les policiers sont derrière les Indiens pour les protéger », s’insurge une vendeuse congolaise. Même si le gouvernement a pris des mesures, beaucoup estimaient hier qu'il devrait faire plus pour protéger ses ressortissants à l'étranger.
Le chargé d'affaires indien à Kinshasa a reçu ce vendredi la famille de la victime, sur demande du vice-ministre de la Coopération. Le gouvernement congolais a officiellement protesté contre les violences auxquelles les ressortissants congolais font face en Inde et demandé à ce que justice soit faite pour cette ressortissante assassinée par son mari.
RFI
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