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Au moins 22 civils ont été tués ce week-end à l'est de la République démocratique du Congo. Depuis deux ans, cette région est en proie à de nombreuses attaques perpétrées par différents groupes, dont les ADF-Nalu, un groupe islamiste venu d'Ouganda.


C'est un Noël sanglant pour le Nord-Kivu en République démocratique du Congo (RDC). Au moins 22 civils ont été tués à l'arme blanche, ce week-end, dans le territoire du Béni, à l'est de la RDC. Cette région frontalière de l'Ouganda est en proie à de nombreux massacres depuis octobre 2014.

Qui sont les auteurs de cette tuerie? Tout porte à croire qu'il s'agit d'une vieille rébellion ougandaise islamiste dénommée ADF-Nalu (Forces démocratiques alliées - Armée de libération de l'Ouganda) et soupçonnée de bénéficier du soutien des islamistes Shebab somaliens.


«Hier, [les ADF] ont tué dix civils» à Eringeti, une localité agricole frappée par plusieurs massacres similaires, a déclaré, samedi, l'administrateur du territoire de Beni, Amisi Kalonda à l'Agence France-Presse, ajoutant: «Le mode opératoire, c'est toujours le même. Les victimes ont été tuées à l'arme blanche et à la machette.» Le capitaine Mak Hazukay, porte-parole des Forces armées de la RDC (FARDC) dans la région, a déclaré de son côté, que les soldats avaient «tué quatre rebelles ADF», et que la traque des agresseurs se poursuivait. Selon le capitaine, une autre attaque a visé la ville d'Oicha, plus au sud, à partir de 16 heures (15 heures à Paris), dimanche et était encore en cours vers 19h45 (18h45 à Paris).

Des conflits divers et complexes

L'ADF-Nalu est née au milieu des années 1990 de la fusion de deux groupes armés opposés au président ougandais Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986. À l'origine, les ADF étaient composés essentiellement de militants du Tabliq, un mouvement missionnaire musulman. Ses combattants se réfugiaient au Zaïre (devenu la RDC), échangeaient et pactisaient avec les populations locales. Ils cultivaient le café et bénéficiaient même d'un accueil bienveillant du gouvernement congolais, hostile à l'Ouganda, selon un rapport de décembre de l'International Crisis Group (ICG) cité par Jeune Afrique.

Avec le temps, les combattants se sont radicalisés et sont aujourd'hui composés uniquement d'islamistes. Responsables de nombreux massacres et enlèvements, ils se sont mués en mafia criminelle exploitant le bois et l'or. En 2005, le gouvernement congolais et l'ONU ont mené une attaque conjointe contre le groupe, détruisant plusieurs camps pour tenter de les disséminer, en vain. Le groupe rebelle est placé, depuis 2001, par les États-Unis parmi les organisations terroristes.

Si les autorités parviennent à identifier les agresseurs responsables de ce drame, les motifs et les différents groupes impliqués sont, en revanche, plus difficiles à déterminer. En effet, le Nord-Kivu est sujet à plusieurs conflits dont les ressorts sont parfois complexes à comprendre. Chercheurs et militants associatifs locaux pointent du doigt d'autres groupes responsables de la situation, comme des soldats de l'armée régulière et des combattants d'autres milices locales qui agiraient dans le cadre de trafics mafieux, de différends ethniques et de conflits fonciers.

Plus de deux ans après le début des attaques et un bilan d'au moins 700 morts, l'ONU s'avère toujours incapable de protéger les populations civiles, ni même de définir clairement les agresseurs, régulièrement présentés comme de «présumés ADF».

(Le Figaro via www.diaspordc.com) 

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