Tout au long de son mandat, les relations n’ont jamais été bonnes entre le numéro un français et son vis-à-vis RDCongolais
Les cercles proches du pouvoir de Kinshasa n’ont pas manqué de jubiler le jeudi 1er décembre dernier lorsque François hollande a annoncé à la télévision française qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle de mai 2017.
Il faut dire que les relations entre le locataire du Palais de l’Elysée et son homologue congolais étaient mauvaises. Déjà en novembre 2012,selon certains observateurs, il ne voulait pas se rendre au sommet de la Francophonie de Kinshasa et y serrer la main de Joseph Kabila.
Il semble que c’est sur insistance du secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), d’alors, le Sénégalais Abdou Diouf, qu’il aurait changé d’avis. Et une fois dans la capitale congolaise, l’homme s’était montré particulièrement glacial envers le président congolais.
Hollande critique les répressions en RD Congo
Dernier sujet de frictions, les déclarations de Hollande en septembre dernier. En marge de l’Assemblée générale des Nations unies, à New York, François Hollande avait manifesté son inquiétude en ces termes : « Il s’est produit des violences en République démocratique du Congo qui sont inadmissibles, insupportables.
Mais ce qui est incontestable c’est qu’il y a des victimes et qu’elles ont été provoquées par des exactions venant de l’Etat congolais lui-même. » Le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende avait vertement répondu, au président français.
C’est « à se demander si la RDC (n’est pas) devenue un nouveau département d’outre-mer issu de nouvelles conquêtes de l’Hexagone », a ironisé Lambert Mende, reprochant au président français de s’être « permis de tirer à boulets rouges » sur le gouvernement congolais « avec des accents de maître d’école ».
Cette inimitié vis-à-vis de Kinshasa est d’autant plus mal perçue chez les proches du pouvoir que Hollande a fait preuve de beaucoup d’indulgence pour les régimes du Congo-Brazzaville ou encore du Tchad. Certains en Afrique estimant même que le socialiste avait ainsi donné un blanc-seing à Denis Sassou Nguesso pour sa révision constitutionnelle du 25 octobre 2015, lui permettant de se représenter à l’élection présidentielle.
Pourtant, le 22 janvier 2012, au Bourget, François Hollande déclarait : « Présider la République, c’est ne pas inviter les dictateurs en grand appareil à Paris ». Et dans son programme, au 58e engagement, le seul ayant directement trait à l’Afrique, on pouvait lire : « Je romprai avec la Françafrique, en proposant une relation fondée sur l’égalité, la confiance et la solidarité. »
Realpolitik
Mais la realpolitik a fait que sur le plan des relations entre Paris et les dictateurs africains, les choses n’ont pas évolué sous sa présidence. Comme ses prédécesseurs depuis Charles de Gaulle, l’Élysée a dû s’allier avec les régimes africains dont la France a besoin pour soutenir son rang et son influence au Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour ses interventions militaires, pour la réussite de ses sommets internationaux comme la COP 21 ou pour sécuriser ses relations tant économiques qu’industrielles.
Dans ses relations avec l’Afrique, l’Élysée a utilisé des canaux propres comme ceux de l’international socialiste et de la Franc-maçonnerie : très actif en Guinée, au Mali, au Niger et dans les pays d’Afrique centrale.
Parmi les nouveautés, on peut noter la tentative de nouer des relations avec l’Afrique anglophone, en premier lieu, avec le Nigeria. L’Élysée a pris conscience de l’importance de ce géant d’Afrique, la première économie du continent, appelé à être, à l’horizon 2050, le troisième pays le plus peuplé du monde, avec presque 400 millions d’habitants.
Par YHR
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