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Une coalition d’opposants congolais a exigé mardi la publication d’un calendrier global des scrutins à venir, deux jours après le vote d’une loi électorale controversée ayant provoqué des violences meurtrières à Kinshasa.


Nous mettons en demeure la Commission électorale nationale indépendante (Céni) (…) de publier, sans délai, un calendrier global et consensuel dans le strict respect des échéances prévues par la constitution en 2016, indique la déclaration, publiée par une cinquantaine de partis de l’opposition congolaise et d’associations.

Parmi les signataires figurent Samy Badibanga, chef du groupe parlementaire UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social, premier parti d’opposition à la Chambre basse) et Vital Kamerhe, président de l’Union pour la Nation congolaise (UNC, troisième parti d’opposition).

Interrogé par l’AFP, M. Badibanga n’a pas précisé ce que serait la posture de l’opposition si sa requête auprès de la Céni restait lettre morte. On préfère être apaisant, nous n’allons pas fonctionner avec des pressions à tout moment, a-t-il expliqué, nous n’avons pas besoin (…) de morts pour pouvoir comprendre que le peuple veut qu’on respecte les textes de la Constitution et des lois de la République.

Dimanche, le camp du président Joseph Kabila a joué l’apaisement en faisant adopter une nouvelle loi électorale expurgée de la disposition controversée, à l’origine de troubles pendant lesquels 13 à 42 personnes, selon les sources, ont péri en République du Congo.

La violence de la répression des forces de l’ordre, qui ont tiré sur la foule, a été condamnée par plusieurs ONG et le président de l’Assemblée nationale lui-même.

La disposition contestée aurait permis un report de la présidentielle, en liant la tenue du scrutin aux résultats d’un recensement général de la population. Or, selon certains analystes, ce recensement pourrait prendre jusqu’à trois ans. D’après des opposants et des diplomates, la loi votée dimanche n’écarte cependant pas cette possibilité.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001. Il a été élu pour la première fois en 2006, puis réélu en 2011 à l’issue d’un scrutin entaché d’irrégularités massives. La Constitution lui interdit de briguer un troisième mandat.

Les signataires de la déclaration de mardi déplorent que la RDC soit devenue une prison à ciel ouvert à cause de la coupure de l’internet mobile, des SMS, des réseaux sociaux, du blocage des lignes téléphoniques d’élus de l’opposition, ou encore du brouillage du signal de Radio France Internationale (RFI), inaudible depuis lundi.

Journaliste en danger (JED), ONG congolaise partenaire de Reporters sans frontières, a accusé mardi l’État de prendre pour alibi le besoin de préserver l’ordre public pour justifier la coupure des signaux de médias, dont deux chaînes de l’opposition.

Cette escalade de la répression contre les droits fondamentaux des journalistes et des citoyens (…) témoigne d’un grave mépris du pouvoir en place pour (…) la liberté d’expression, écrit-elle.

Le collectif d’opposants a en outre demandé la libération sans condition de tous les opposants prisonniers d’opinion, des jeunes, des étudiants, des acteurs de la société civile arrêtés arbitrairement et incarcérés sans jugement suite aux troubles.

Ils ont notamment cité le cas de Christopher Ngoy, un haut responsable de la société civile ayant participé à la mobilisation contre la révision de la loi électorale, qui a été enlevé le 21 janvier à Kinshasa.

Mardi, l’ONG américaine Human Rights Watch a révélé que M. Ngoy était détenu au secret par les services de renseignement. Les autorités congolaises devraient immédiatement et publiquement faire connaître l’endroit où il se trouve et le libérer s’il a été détenu illégalement ou pour des raisons politiques, écrit-elle.

AFP

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