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Les affrontements entre une milice et l'armée dans la ville de Tshikapa, au centre de la RDC ont finalement fait plus de 31 morts.


Selon les autorités, ces violences ont opposé entre vendredi et dimanche des policiers et des soldats à la milice chef traditionnel Kamwina Nsapu dans la ville de Tshikapa, capitale de la province du Kasaï.

Les combats ont fait « 13 morts et 14 blessés dans les rangs des forces de l’ordre », a affirmé lundi sur la télévision publique Hubert Mbingho N’Vula, vice-gouverneur du Kasaï, et « 18 morts » du côté de la milice.

M. Mbingho a revu ainsi à la hausse un premier bilan de 23 morts (13 agents des forces de l’ordre et 10 miliciens) qu’il avait donné à l’antenne de la RTNC.


Selon la nouvelle version officielle, ces violences ont éclaté à la suite d’un conflit de succession coutumière entre un chef traditionnel et son oncle, l’ancien chef Mbau Nkanka – déchu après avoir été désavoué par sa famille.

Dans un premier temps, les miliciens du chef Mbau auraient été pris pour ceux d’un autre chef coutumier local : Kamwina Nsapu, tué en août lors d’une opération militaire après avoir levé une milice contre le gouvernement de Kinshasa au Kasaï-Central, province voisine du Kasaï.

Au Kasaï, les chefs coutumiers sont notamment compétents pour attribuer les terres à la population.

Selon Claude-Pero Luwara, membre du cabinet du ministre de l’Intérieur, le chef Mbau Nkanka aurait « été initié aux pratiques fétichistes des partisans de Kamwina Nsapu » et ses partisans recourent au « même mode opératoire que ceux de Kamwina Nsapu ».

Le Kasaï est une région très enclavée et particulièrement sous-développée. On parvenait encore difficilement lundi à établir avec certitude l’enchaînement des événements ayant conduit aux affrontements, mais il semble que les miliciens soient parvenus à neutraliser dès vendredi un groupe de policiers et soldats envoyés pour rétablir l’ordre dans un village à une trentaine de kilomètres de Tshikapa.

Plusieurs représentants des forces de l’ordre auraient alors été « massacrés à l’arme blanche », par les miliciens qui seraient parvenus ainsi à s’emparer de leurs armes, selon une source administrative locale.

Fin septembre, des hommes de Kamwina Nsapu avaient réussi à prendre le contrôle de l’aéroport national de Kananga, capitale du Kasaï-Central, pendant plusieurs heures, avant d’en être délogés au cours d’affrontements ayant fait une centaine de morts.

Les affrontements de Tshipaka surviennent dans un climat politique tendu à deux semaines de la fin du mandat du président congolais Joseph Kabila, le 20 décembre.

Avec AFP

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